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Quartiers prioritaires : le gouvernement met l’accent sur la "prévention situationnelle"

Dans une circulaire, le ministre Gérald Darmanin et la ministre déléguée chargée de la ville, Nadia Hai, invitent les préfets à bien prendre en compte les enjeux de sécurité dans toutes les phases des projets "nouveau programme national de renouvellement urbain : de la conception à la vie quotidienne, en passant par la réalisation des travaux".

Sept ans après le lancement du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), le gouvernement invite les préfets à bien veiller aux enjeux de sécurité dans toutes les phases des chantiers. La prise en compte du renouvellement urbain dans les stratégies locales de sécurité constitue un "élément indispensable à l’efficacité" des projets menés par l’Anru, soulignent le ministre Gérald Darmanin et la ministre déléguée chargée de la ville, Nadia Hai, dans une circulaire diffusée le 4 janvier sur Twitter. Ils demandent en particulier aux représentants de l’État d’être les "garants" de la prise en compte des exigences locales en matière de "prévention situationnelle", à savoir le fait de rendre plus difficile la commission d’actes de délinquance, par la configuration de l’urbanisme, les aménagements, l’éclairage public, etc.
Le NPNRU qui se déploie depuis 2014 dans 480 quartiers prioritaires a été relancé en 2018. Lors du comité interministériel du 29 janvier 2021 (voir notre article du 29 janvier 2021), il a été décidé une rallonge budgétaire de 2 milliards d’euros (portant les crédits à 12 milliards d’euros). Le NPNRU doit "créer des conditions plus favorables à la tranquillité publique", insistent les deux ministres pour qui le premier PNRU a permis de "limiter les configurations génératrices d’insécurité" et "de favoriser les schémas de circulation des forces de l’ordre".

Stratégie coordonnée

Les ministres engagent les préfets à "inviter les partenaires du continuum de sécurité à se saisir, dans le cadre d’une stratégie coordonnée et articulée dans le temps du sujet de la sécurité des programmes PNRU". Et ce durant les trois phases d’exécution des projets : conception, réalisation et pérennisation.
Ils demandent ainsi d’associer le "référent sûreté" police ou gendarmerie à la phase amont du projet, afin de "favoriser la prise en compte des problématiques de sécurité" et éviter "la recomposition et le renouvellement des phénomènes de délinquance".
La phase de réalisation des travaux, elle, doit donner lieu à des échanges réguliers entre les forces de l’ordre, les collectivités, les entreprises, les bailleurs, les sociétés de gardiennage chargée de la surveillance du chantier. Les sites les plus sensibles peuvent faire l’objet d’un "schéma partagé de sécurisation".

Empêcher les activités délinquantes

Après l’exécution des travaux, le groupe de partenariat opérationnel (GPO) doit demeurer "l’instance de veille, d’écoute et d’échange" afin d’apporter des réponses concrètes aux besoins de la population". Le rôle du GPO ? "Remonter les difficultés persistantes des habitants, empêcher les activités délinquantes qui nuisent à la tranquillité de la population, la réinstallation des trafics, les occupations de halls d’immeubles, les rodéos urbains notamment, qui constituent des freins importants à l’attractivité des quartiers et à l’amélioration de leur image et par voie de conséquence des obstacles à la mixité sociale".
Une évaluation croisée sera conduite au niveau des préfectures et du Lab’PSQ (ministère de l’Intérieur).

 

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