Auvergne-Rhône-Alpes se dote d'un "G6" pour accélérer les relocalisations

La région, qui souhaite ramener 30.000 emplois d'ici six ans sur son territoire, a annoncé mardi 10 mai le lancement d'un "G6 de la relocalisation".

En 2021, le célèbre fabriquant de skis Dynastar annonçait le rapatriement d’une partie de sa production sur son site de Sallanches (Haute-Savoie), grâce à une aide de la région Auvergne-Rhône-Alpes d’1,2 million d’euros sur trois ans. D’autres entreprises régionales participent à ce mouvement, parfois avec des aides complémentaires du plan national France Relance : le fabriquant de masques FFP2 Savoy International, le groupe cimentier Vicat, le fabricant de chaussures de sport Chamatex, Aledia, une PME spécialisée dans la fabrication d’écrans, ou encore Europe Services, spécialisé dans les engins de déneigement… En décembre, le président de la région, Laurent Wauquiez, avait annoncé l’adoption d’un plan de relocalisation d’1,2 milliard d’euros sur six ans, afin de ramener 30.000 emplois dans les secteurs stratégiques. Depuis lors, quelque 100 projets ont obtenu le soutien de la région, totalisant 3.100 emplois. À présent, la région passe à la vitesse supérieure avec un "G6 de la relocalisation", lancé le 10 mai. Piloté par Stéphanie Pernod, première vice-présidente déléguée à l’économie, la relocalisation et la préférence régionale (sic), ce groupe s’appuie sur six partenaires locaux : le président de la CCIR (chambre de commerce et d’industrie régionale), le président du Medef régional, le président de la CPME régionale, le président du directoire de l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises et le directeur régional de Bpifrance. "Accélérer les relocalisations dans notre région nécessite de facto un travail commun et une étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs économiques d’Auvergne-Rhône-Alpes", souligne, dans un communiqué, la région, qui ambitionne de devenir "l’écosystème le plus attractif d’Europe en matière de relocalisation".

Une question de souveraineté

Chaque partenaire apporte sa pierre à l’édifice : la région s’occupe de l’accompagnement au quotidien des candidats à la relocalisation, la CCIR de l’achat local et du développement à l’international, la CPME de la gestion financière, le Medef de la levée de fonds et de nouveaux talents, et Bpifrance apporte des solutions de financement. "Nous faisons converger toutes les énergies, toutes les compétences, tous les acteurs qui font l’économie en Auvergne-Rhône-Alpes pour identifier, accompagner et soutenir les projets de relocalisation industrielle", s’est félicitée Stéphanie Pernod, citée dans le communiqué.
Pour le conseil régional, les relocalisations constituent une "question de souveraineté" révélée par les carences apparues avec la crise sanitaire. Elles sont aussi "un enjeu économique majeur, qui permet de ramener des emplois" et "de créer de l’activité sur notre territoire". Elles répondent enfin "un enjeu écologique de bon sens puisque les relocalisations permettent logiquement de réduire les importations, qui causent 75% des émissions de CO2 dans le monde".