Saint-Étienne
jeudi 28 mars 2024
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Cette chaleur-là est une bonne nouvelle

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La principale extension de réseau de chaleur du territoire de Saint-Etienne Métropole se joue actuellement dans les nombreuses tranchées sillonnant depuis le printemps le centre-ville de Saint-Chamond et son quartier Saint-Julien. Pas moins de 14,4 M€ y sont consacrés pour ajouter 10,5 km. Les Couramiauds devront faire avec jusqu’à la fin de l’année avant… une reprise des travaux en 2023.

Beaucoup de perturbations (ici rue Benoit-Oriol) mais les travaux permettent aussi de retravailler d’autres réseaux pour ne pas avoir à recreuser avant longtemps. © If Média/Xavier Alix

Sous les pavés, le chauffage. Et un chauffage non seulement plus propre mais aussi moins cher, promet Dalkia. C’est à cette filiale d’EDF que Saint-Etienne Métropole a confié en délégation de service public, jusqu’en 2041, l’extension, la gestion et la commercialisation à Saint-Chamond de ce qui sera son réseau de chaleur, de loin, le plus étendu de son territoire. Dalkia qui, pour son marché couramiaud initié en 2013, a elle-même créé une filiale nommée Scévia, gérait déjà l’existant : 7 km de réseau, la chaufferie de Fonsala et celle de Croix-Berthaud. Lancée mi-mars, l’opération en cours doit le faire passer à 17,5 km et lui ajouter une nouvelle chaufferie biomasse dans le quartier de Saint-Julien, rue de la Réclusière. En cours de construction, elle devrait être livrée début 2023.

L’énergie fournie par ces chaufferies qui permet de faire circuler de l’eau chaude dans les anciens et nouveaux tuyaux est annoncée à 76 % « renouvelable locale » dès 2029 (plus de 73 % dès 2023). A « 76 % » car si elles sont équipées d’un système gaz complémentaire, elles utilisent essentiellement du bois pour fournir le chauffage des bâtiments et l’eau chaude sanitaire allant avec. « Le bois utilisé est issu du dépressage, c’est-à-dire des jeunes plans poussant aux pieds d’arbres plus développés dans le cadre de la sylviculture. Cette dé-densification favorise en fait la pousse des arbres conservés, explique Julien Aguesse, directeur Centre Est de Dalkia. Y en aura-t-il assez pour tout le monde en France ? Pour la filière bois, il y a une très large marge de ressources à ce niveau, pour que ce type de solutions se diffuse dans le pays. »

90 bâtiments collectifs reliés d’ici 2 ans

Ce sera déjà largement le cas à Saint-Chamond dès cet automne 2022 quand le plus perturbant pour la circulation, 5,5 km des 10,5 de l’extension, aura été effectué. « C’est un projet pour nous à la dimension unique, qui nous donne une forme de fierté. Il va permettre à terme d’éviter 9 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 5 000 véhicules retirés de la circulation », ajoute Julien Aguesse, venu avec ses équipes détailler aux médias le projet début juin à la mairie de Saint-Chamond à l’initiative de la municipalité, Saint-Etienne Métropole n’ayant envoyé qu’un communiqué en mars. Il faut dire que la mairie couramiaude est en première ligne face à la grogne de certains riverains dont les difficultés ont été relatées, par exemple, par nos confrères du Progrès.   

La construction d’une chaufferie, voisine de la mosquée à Saint-Julien rue de la Réclusière va permettre d’assumer cette extension du réseau à la gestion numérisée. Elle ne nécessite qu’un ou deux techniciens. ©Dalkia.

Le maire, Hervé Reynaud, reconnait que les fortes perturbations de la circulation engendrées par les travaux peuvent interroger, sinon irriter. Cependant, il estime le chantier « bien tenu » et les efforts de communication réelles de la part des prestataires. Surtout, le jeu en vaut largement la chandelle si on se fie aux chiffres avancés par Dalkia : « Là, où dans une copropriété, on paie 1 500 € de gaz par an, avec un abonnement à notre réseau, on tombe à 1 000 €. Sachant que le prix du gaz, au sens de la matière première, est en voie de quadrupler par rapport à octobre 2021… » Aucune habitation individuelle n’est concernée. En revanche, quand Dalkia en aura fini en 2024, c’est un total de 90 bâtiments collectifs qui seront reliés.

Des économies pour les particuliers et la collectivité

A 44 % des logements sociaux de Métropole & Habitat (comme c’est le cas à Fonsala avec le réseau initial) mais aussi des copropriétés qui, elles, ont fait ou devront faire la démarche si elles souhaitent remplacer leur système actuel. Parmi ces 90 bâtiments aussi, 14 sont publics. Dont le lycée Claude-Lebois, l’hôpital ou, côté mairie, des écoles, la cuisine centrale, l’hôtel de ville, la halle des sports Pierre-Joannon, le complexe sportif Henri-Pichon ou encore le centre nautique Roger-Couderc. De quoi faire économiser 55 000 € par an à la Ville qui annonce atteindre d’une manière globale, une consommation d’énergie à 48 % renouvelable en octobre et viser les 60 % en 2050 (l’objectif réglementaire est de 38 % en 2030). Des économies donc pour les particuliers et la collectivité.

A mettre en balance avec un investissement de 14,4 M€ de la part de Saint-Etienne Métropole pris en charge cependant à une large hauteur – 8,3 M€ – par l’Ademe au regard de la réduction d’émissions de CO2 projetée. Dalkia argue encore de la performance de son réseau de chaleur à la gestion numérisée malgré les plaintes qui arrivent parfois de Fonsala l’hiver sur le bureau de Métropole & Habitat. A ce sujet Hervé Reynaud estime lui « qu’il ne faut pas confondre performance et politique de réduction énergétique du bailleur. Il y a 3-4 ans, Gier Pilat Habitat avait décidé de baisser la température des logements autour de 20° C. en hiver. Il y a enfin l’amélioration de l’isolation qui fait que les radiateurs sont beaucoup moins chauds au contact. Alors, ça donne une fausse sensation… »

Une seconde phase à venir

Plan des travaux effectués ou à venir. ©Dalkia

C’est une vraie sensation de patience qui devra, elle, irriguer les Saint-Chamonais et les autres qui traversent le centre-ville et Saint-Julien d’ici fin octobre : le chantier se poursuit rue Benoît-Oriol jusqu’à début juillet, ainsi que rue de la Réclusière. Les travaux reprendront dans cette dernière tout en s’étendant à la Grande-Rue de fin août à fin octobre. Entre temps, ils auront été effectués avenue Antoine Pinay, rues Lamartine et Bazine (de fin juin à fin juillet) et auront débuté le 28 juillet rue Dugas-Montbel et route du Coin pour durer jusqu’au 30 septembre.

Après octobre 2022 et la mise en service du réseau réalisé, la seconde phase du chantier – 5 km d’extension – sera lancée en 2023 pour durer jusqu’en 2024. Elle se déroulera autour des places de la Liberté, Dorian ainsi que dans des quartiers plus périphériques en direction d’Izieux et du Creux.

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