L’avenir est aux parkings mutualisés

Stéphane Menu

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L’avenir est aux parkings mutualisés

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© determined - adobestock

Pendant que nous pestons contre la terre entière à la recherche d’une place, les parkings mutualisés en regorgent… Il suffit de le savoir. De nombreuses collectivités travaillent de plus en plus avec des start-up dans cette perspective écologique.

Alors que la planète n’en finit plus de montrer des signes d’essoufflement, les collectivités, dont certaines sont très impliquées pour désengorger le trafic automobile, s’engagent pour trouver des solutions immédiates et pragmatiques, devançant ainsi des accords internationaux jusqu’alors pas suffisamment efficients. Certains chiffres interpellent forcément les édiles : 30 % des embouteillages en agglomération sont liés au trafic dit parasite de recherche de place de stationnement ; une voiture sur cinq circule en agglo à la recherche d’une place de stationnement ; 78 millions d’heures seraient perdues chaque année en France par les automobilistes qui cherchent à se garer…

Le partage des parkings offre l’avantage de diminuer le trafic automobile en centre-ville

Or, une solution miraculeuse pourrait permettre de résoudre ce problème, portée par des applications numériques : les parkings partagés. Premier opérateur européen du secteur, Zenpark a récemment renforcé son offre de parkings partagés intelligents à Marseille. Six nouveaux espaces de stationnement partagé ont été ouverts fin 2018, dans le quartier identifié Smartseille, porté par les sociétés Eiffage et Euroméditerranée. Véritable démonstrateur du village urbain connecté à la vie de demain, Zenpark s’appuie sur les 650 places de parkings mutualisés pour offrir aux habitants de ce nouveau quartier des services de mobilité innovants : autopartage, bornes de recharge électriques, covoiturage etc.

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Ne plus râler en rond

Face à la flambée du carburant et à la nécessité de réduire les émissions de CO2, le partage des parkings offre l’avantage de diminuer le trafic automobile en centre-ville. Pendant que les Marseillais et les Français râlent dans leur voiture, de nombreuses places les attendent dans les parkings privés : quatre millions en tout en Europe ! Ce qui est ballot…

Chaque place partagée est réservable à partir de son mobile ou sur internet

Mais encore faut-il le savoir pour éviter de tourner en rond des heures ! D’où l’idée de Zenpark de développer une solution clés en main et 100 % digitale qui permette d’ouvrir les parkings au public en quelques heures. Chaque place partagée est réservable à partir de son mobile ou sur internet. De plus, il est possible de garer sa voiture à des prix avantageux : 0,75 euro l’heure sur le réseau Zenpark alors que prix habituels avoisinent les 3,50 euros en moyenne…

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Une réponse aux voitures ventouses

D’après les chiffres de la Fédération nationale des métiers du stationnement, Marseille compte sur son territoire 21 parcs publics payants, soit 10 478 places, et 7 909 places payantes en voirie. La souplesse proposée par Zenpark est d’autant plus pertinente que, depuis le 1er janvier 2018, la ville de Marseille multiplie les contrôles pour inciter la rotation des véhicules dans le centre-ville et limiter les « voitures ventouses », qui restent des heures, voire des jours, garées au même endroit. Lors d’une conférence de presse, fin avril, Jean-Luc Ricca, conseiller municipal délégué à la circulation et au stationnement, assurait qu’avant, « sept Marseillais sur dix ne payaient pas le stationnement dans le centre-ville de Marseille ». Une tendance qui s’est nettement inversée : près de neuf personnes sur dix (85 %) paient désormais leur place de stationnement.

Lyon Parc Auto optimise 1 150 places !
Le gestionnaire Lyon Parc Auto a lancé, il y a un an, son application LPA & CO. Une solution alternative de parkings partagés qui a déjà permis de mettre à disposition des usagers 1 150 places de stationnement sous-utilisées dans la métropole lyonnaise. LPA n’entend pas laisser aux start-up le soin d’occuper cet espace en devenir. Le gestionnaire des parkings lyonnais, détenu à majorité par les collectivités (ville de Lyon, métropole et département), annonce l’extension à l’ensemble du territoire de la métropole lyonnaise de son service connecté LPA & CO. Des conventions ont été signées avec des opérateurs publics (Sacvl – Société anonyme de construction de la ville de Lyon –, Grand Lyon Habitat…) ou privés (DCB international, Clinique Saint-Charles…) qui disposent dans leurs parcs des places de stationnement jusqu’alors sous-utilisées. Une centaine de parkings sont concernés sur le territoire métropolitain.

Avec Moov’ Hub, il y a toujours de la place

Bien sûr, les entreprises innovantes et autres start-up s’activent autour de créneau porteur. L’établissement public d’aménagement (EPA) Paris-Saclay a récemment confié à un groupement le développement du « stationnement intelligent et mutualisé » sur le plateau. Objectif : « rendre plus visibles les places de parking et favoriser leur mutualisation ». Cette mission a été confiée à un groupement mené par Colas en « cotraitance » avec Parkingmap, Zenpark, Nokia et OpenDataSoft. Mission leur a été donnée de mener à bien le chantier dans les cinq prochaines années. En attendant, dès l’automne 2018, une première version de l’application spécialement développée pour le plateau de Saclay a été mise en service, répondant au doux nom de « compagnon de mobilité », alias Moov’ Hub.

500 places de stationnement sur voirie seront surveillées sur le plateau de Saclay et près de 20 parkings privés et publics seront mutualisés

Le principe est simple : des capteurs plantés au sol indiquent aux automobilistes en quête d’une place qu’une d’entre elles vient de se libérer. Ce qui permet donc de deviner leur disponibilité en temps réels. À plus long terme, il sera même possible de réserver une place. 500 places de stationnement sur voirie seront surveillées sur le plateau de Saclay et près de vingt parkings privés et publics seront mutualisés. Moov’ Hub est un compagnon très intuitif puisqu’il mènera les galériens de l’auto à la fois vers des parkings dits « classiques » mais aussi des parkings de grandes entreprises, souvent sous-utilisés, dont les places seront mises en location à des prix avantageux.

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Deux parkings nés mutualisés

À Strasbourg, dans le futur écoquartier Danube, le stationnement des voitures ne sera pas autorisé. Deux parkings mutualisés installés à l’entrée de l’écoquartier obligeront les habitants à y laisser leur auto et à se déplacer en tramway ou vélo, via un Pass Mobilité. Cet écoquartier accueillera d’ici à 2020 quelque 1 800 habitants sur une ancienne friche portuaire dépolluée. 720 logements seront répartis sur 6 hectares pour un investissement de l’ordre de 200 millions d’euros.

La maîtrise d’ouvrage et la gestion des deux parkings déportés sont assurées par l’association syndicale du quartier

Cette approche a valu au quartier d’être lauréat de l’appel à projets Écoquartier 2009 du ministère de l’Écologie dans la catégorie mobilité. « La ville a fixé le cahier des charges de 0,5 place de stationnement par logement », rappelle Alain Jund, adjoint au maire chargé de l’urbanisme et de la transition énergétique. Pour la Sers, aménageur du quartier, l’objectif est de diminuer le prix d’acquisition des logements. Ainsi, la maîtrise d’ouvrage et la gestion des deux parkings déportés sont assurées par l’association syndicale du quartier.

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