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Premiers retours sur l'expérimentation européenne sur les régions en transition industrielle

Après un an de mise en œuvre, la Commission européenne fait le point sur son action pilote destinée à aider dix régions de l'Union européenne et deux États membres à réaliser leur transition industrielle. Si l'idée de renouveler l'expérience n'est pas encore actée, la Commission européenne souhaite inciter dans le cadre de la prochaine programmation 2021-2027 chaque région à se lancer dans la même méthodologie, consistant à recenser les faiblesses à corriger et à valoriser ses avantages concurrentiels.

Il y a un an, la Commission européenne décidait d'aider dix régions de l'Union européenne et deux États membres en transition industrielle*. Les premiers résultats de cette initiative ont été présentés par la Commission le 8 mai 2019. Globalement, la méthodologie est jugée bonne. Mais la décision de relancer ou non l'initiative n'est pas encore actée au sein de la Commission européenne, explique-t-on à Bruxelles. "J'invite toutes les régions à reproduire l'expérience à l'avenir, a cependant signalé Corina Cretu, commissaire chargée de la politique régionale, citée dans le communiqué de presse du 8 mai de la Commission européenne. À cette fin, elles disposeront, dans le cadre du prochain budget à long terme de l'Union européenne, de "plus de 90 milliards d'euros de financement au titre de la politique de cohésion pour la recherche, l'innovation et les petites et moyennes entreprises". 
Il s'agirait donc pour le moment de reprendre la méthodologie de la démarche, visant à identifier dans toute région européenne les faiblesses à corriger, mais aussi les atouts à exploiter, dans une logique d'avantage concurrentiel. Il est donc encore trop tôt pour dire si ce programme spécifique axé sur des régions qui ont connu des difficultés sera reconduit.

Aider les régions et États membres en transition industrielle

Car à l'origine, cette initiative est née de la volonté d'aider ces dix régions et deux États membres à réussir leur transition industrielle et à concevoir des stratégies de développement en fonction des domaines où ils occupent une position concurrentielle, c'est-à-dire en fonction de leurs atouts de "spécialisation intelligente". "Il s'agit d'identifier les handicaps et les atouts compétitifs de ces régions et États, pour leur permettre de tirer leur épingle du jeu", précise-t-on à la Commission européenne. Ces territoires ont tous perdu des emplois industriels au cours des quinze dernières années. Mais ils ont aussi des atouts à exploiter et la volonté nécessaire pour transformer leurs économies.

300.000 euros maximum par région pour la mise en œuvre

Cette action pilote est financée par l'Union européenne au titre de la politique de cohésion 2014-2020. Elle s'inscrit dans la nouvelle série de mesures présentées par la Commission européenne en juillet 2017 dans sa communication "Renforcer l'innovation dans les régions d'Europe" visant à renforcer la croissance et la création d'emplois et à réduire la fracture de l'innovation. Deux appels à manifestation d'intérêt (AMI) ont été lancés, permettant d'aboutir à la sélection de ces douze territoires, sur les vingt-cinq qui avaient proposé leur candidature.
Cette initiative leur permet d'obtenir une assistance sur mesure de la part des services de la Commission d'experts externes et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une assistance qui leur permet de se préparer aux emplois d'avenir, de favoriser l'innovation, de soutenir la transition vers une économie à faible intensité de carbone, et de promouvoir la croissance inclusive. Ces territoires bénéficient aussi d'une subvention de 200.000 euros pour couvrir les coûts de l'expertise externe potentiellement nécessaire et de 300.000 euros maximum par région pour soutenir la mise en œuvre rapide de leurs stratégies de transformation économique régionale, si elles en sont à un stade suffisamment avancé. Des budgets issus du Fonds européen de développement régional (Feder).

Trois régions françaises impliquées

Pour la région Centre-Val de Loire, une des trois régions françaises sélectionnées, l'enjeu principal est d'adapter les compétences de la population locale aux emplois de demain. La région est spécialisée dans la métrologie environnementale (production de mesures et d'analyses dans le domaine de l'environnement), les biotechnologies, le stockage d'énergie, l'efficacité énergétique, et les TIC appliqués au tourisme patrimonial. Le projet permettra au territoire d'aider les petites et moyennes entreprises locales des secteurs traditionnels à développer les connaissances et les compétences numériques. C'est aussi l'objectif des Hauts-de-France, qui se sont engagés depuis plusieurs années dans la troisième révolution industrielle : aider les entreprises locales à intégrer les technologies numériques dans leurs procédés de production ou dans la conception de leurs produits. Autre région française impliquée dans le programme : le Grand Est qui, de son côté, va utiliser la subvention pour mettre en place une plate-forme destinée à tester des solutions pour la transition énergétique dans les entreprises locales. La transformation industrielle du Grand Est repose principalement sur les filières des matériaux, de la bioéconomie, de la santé, des bâtiments durables, de la mobilité durable et de l'eau.
D'autres objectifs sont ciblés : comme des projets de requalification et d'insertion professionnelle dans le secteur agroalimentaire pour la Cantabrie, en Espagne, l'introduction d'une feuille de route pour l'économie circulaire dans l'ensemble de l'industrie en Lituanie, ou encore le développement des mécanismes de financement de l'innovation dans le Piémont en Italie.

* Cantabrie (Espagne), Centre-Val de Loire, Grand Est et Hauts-de-France (France), Lituanie, Finlande du Nord-Est (Finlande), Grand Manchester (Royaume-Uni), Suède du Centre-Nord (Suède), Piémont (Italie), Saxe (Allemagne), Slovénie, Wallonie (Belgique).

 

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