Les promesses devenues intenables et leur nécessaire reformulation
Par Maison de la Recherche en Sciences HumainesTerritoires, réseaux, lieux : un nouvel agencement des trois grandes catégories de figures de l’espace est à énoncer, qui permette de rendre compte de la France telle qu'elle se transforme et telle qu'elle nécessite une politique nouvelle de l'espace.
Le colloque intitulé La pensée aménagiste en France : rénovation complète ? s'est déroulé au CCIC de Cerisy du 6 au 13 septembre 2019 sous la direction de Stéphane CORDOBES, Xavier DESJARDINS et Martin VANIER.
L'objectif scientifique de ce colloque était de contribuer au renouvellement de la pensée aménagiste en France. Dans ses fondamentaux, cette pensée date des années 1940-50. Des notions fondatrices comme l'équilibre, l'occupation harmonieuse, le désenclavement des territoires, la hiérarchie urbaine ont été instaurées comme des idéaux aménagistes à une époque où la France était encore plus proche (économiquement, technologiquement, culturellement, politiquement) de celle du XIXe siècle que de celle d'aujourd'hui. Depuis 60 ans, l'urbanisme a connu de très profonds renouvellements de ses principes, ses référentiels, ses modes de faire. Mais non "l'aménagement du territoire". Le terme même est désormais obsolète, au regard de ce qu'est devenue la société, son espace, son fonctionnement géographique. Il continue pourtant de rencontrer un succès d'estime. En 2006, un colloque de Cerisy a déjà été organisé sur ce sujet ( L'aménagement du territoire : changement de temps, changement d’espace, à l'initiative d'Armand Frémont), et d'autres sur des sujets connexes. Mais il reste à travailler le fond des concepts à renouveler, l'aggiornamento d'une politique qui n'a d'ailleurs pas, depuis cette date, cessé de chercher ses marques, dans une certaine confusion (la compétitivité ? l'égalité ? la cohésion ?)...
Les promesses devenues intenables et leur nécessaire reformulation, par Stéphane CORDOBES, Xavier DESJARDINS et Martin VANIER
1h 09
L'introduction générale du colloque s'est faite à trois voix, sur la base des hypothèses de recherche de chacun des responsables du colloque. Pour Martin Vanier (École d'urbanisme de Paris), il s’agit de passer de l’âge des territoires à l'âge des réseaux. Pour Xavier Desjardins (Sorbonne Université), cela appelle à refonder les termes mêmes de la distribution "territoriale" des pouvoirs. Pour Stéphane Cordobès (CGET), il s'agit d'interroger le discours aménagiste et sa manière d'ordonner la réalité, entre projet moderne et basculement dans le paradigme anthropocène.
Références