Archives

Transition écologique : l’Ademe retisse la maille territoriale

Au-delà d’un nouveau logo, l’Ademe réaffirme sa stratégie tournée vers les collectivités les moins avancées dans la transition écologique. Elle a dévoilé ce 18 juin un outil qui simplifie l’accès à ses services et solutions.

L’Ademe a annoncé ce 18 juin le lancement de sa plateforme numérique de services et conseils. "On nous reprochait un accès parfois compliqué pour déposer des demandes d’aides ou rechercher des financements. Grâce à ce portail unique, la relation à nos partenaires, acteurs économiques, territoires et citoyens, va considérablement s’améliorer", espère son président, Arnaud Leroy.

Unifier les forces

Cette plateforme rapatrie l’ensemble des informations et contenus de l’agence, tout en proposant un accès plus intuitif qu’auparavant - en fonction de l’identité du porteur de projet, de la nature, de la localisation du projet - à la vaste palette d’aides et outils de l’agence. En un coup d’oeil sont regroupés, dans l’espace consacré aux collectivités, une dizaine d’appels à projets et à manifestation d’intérêt (AMI) en cours, qu’ils soient nationaux ou régionaux. Des focus sont prévus sur des subventions spécifiques, par exemple sur celle qui soutient les études préalables à la mise en place du tri à la source de biodéchets, à l’extension de la tarification incitative ou encore à une démarche d’écologie industrielle et territoriale.

Élargir le spectre

Sur le plan institutionnel, la convention fraîchement passée avec un autre établissement public, l’agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), doit lui permettre de muscler sa capacité d’approche et d’apporter "des réponses plus globalisantes". Arnaud Leroy explique que l’établissement, bras armé de l'État pour accompagner la transition écologique, ne peut plus se contenter d’accompagner les bons élèves : "Il faut aller chercher l’ensemble des collectivités, celles qui s’interrogent, qui doutent, sont en dehors de nos radars ou n’agissent pas par manque de moyens."
Boostée par le succès d’une initiative lancée juste avant les municipales - la publication d’un corpus de fiches pour aider les candidats (voir notre article du 13 novembre dernier) qui a été téléchargé plus de 30.000 fois, l’agence observe l’appétence des collectivités pour des outils gratuits et faciles d’accès. Elle met ainsi en avant, côté mobilité, son outil de calcul des émissions de carbone de trajets courtes ou longues distances (calculateur Ecolab). Et, côté entreprises, le dispositif de diagnostic Eco-flux qui aide des PME à identifier des pistes d’action concrètes et réalisables. Sur la stratégie carbone des entreprises, sa méthodologie d’évaluation, réputée exigeante, va donner lieu à une version simplifiée, "plus pas à pas et déjà testée par de petites entreprises", précise Arnaud Leroy.

Autres chantiers

Alors qu’Emmanuel Macron a évoqué lors de sa dernière allocution la reconstruction écologique du pays avec la mise en place d'un plan de modernisation autour de la rénovation thermique des bâtiments, l’Ademe met en avant la campagne Faire ("Faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique") qu’elle porte et relance avec les ministères de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires et l’Anah. Selon l’Ademe, plus de 40.000 demandes ont été soumises depuis le lancement en janvier dernier de ce dispositif articulé autour de l’aide MaPrimeRenov’.
Quant à la loi Économie circulaire, elle prévoit de confier à l’Ademe un rôle de régulation de la dizaine de filières à responsabilité élargie des producteurs (REP). Un décret est en cours de consultation pour déterminer comment sera financée cette instance. Enfin, il fut aussi question des difficultés rencontrées dans le domaine du réemploi par les ressourceries, recycleries, structures Emmaüs, et de la nécessité pour les aider d’un fonds d’urgence. "Nous sommes en train de voir comment ce fonds peut s’intercaler avec les dispositifs existants comme le chômage partiel. Et discutons pour ce faire avec les structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) et les régions", conclut Arnaud Leroy.