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Fusion de l'université de Saint-Étienne : "pas de syndrome beauseigne !" demande Patrice Queneau

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Le conseil d'administration de l'université de Saint-Étienne vote vendredi les statuts de la fusion avec plusieurs campus lyonnais pour obtenir le label IDEX. Dans cette dernière ligne droite, Patrice Queneau, doyen honoraire de la faculté de médecine stéphanoise mobilise les opposants au projet.

Patrice Queneau, doyen honoraire de la faculté de médecine de Saint-Etienne appelle à la mobilisation pour défendre l'Université Jean Monnet. Patrice Queneau, doyen honoraire de la faculté de médecine de Saint-Etienne appelle à la mobilisation pour défendre l'Université Jean Monnet.
Patrice Queneau, doyen honoraire de la faculté de médecine de Saint-Etienne appelle à la mobilisation pour défendre l'Université Jean Monnet. © Radio France - Noémie Philippot

L'université de Saint-Étienne va-t-elle fusionner avec plusieurs campus lyonnais ? Le conseil d'administration va s'exprimer sur cette question vendredi 23 octobre en votant les statuts de cette future entité destinée à obtenir le label IDEX. De nombreux universitaires et élus redoutent que cette fusion sonne la fin de l'autonomie de l'université Jean Monnet. Le conseil académique a d'ailleurs voté à 82% contre le projet d'université-cible vendredi 16 octobre. 

Un "Appel des 270" pour défendre l'université

À quelques jours du vote décisif, Patrice Queneau, doyen honoraire de la faculté de médecine de Saint-Étienne et ancien vice-président de l'université mobilise les opposants à travers un "Appel des 270". Beaucoup de signataires sont des enseignants-chercheurs d'envergure nationale ou internationale mais des personnalités ligériennes comme le président de l'ASSE Roland Romeyer ou le chef étoilé Pierre Gagnaire signent aussi cet appel à défendre l'autonomie de l'université et sa personnalité morale et juridique. 

"Il suffit de lire les lignes : le directeur du campus stéphanois est invité au bureau de l'université-cible, la messe est dite" déplore Patrice Queneau. "La possibilité de travailler en recherche, en pédagogie, avec d'autres, ça suppose qu'il n'y ait pas la prééminence d'une structure sur une autre." Selon lui, les Stéphanois ne représenteront qu'un septième des sièges dans les structures de vote de cette université-cible. Cette perte d'autonomie pourrait remettre en cause l'existence du CHU, qui perdrait sa dimension universitaire, "nous n'aurons plus la possibilité de choisir les universitaires qui viendront à Saint-Étienne" redoute ce membre de l'académie nationale de médecine. 

Une université d'excellence, ascenseur social

Pour défendre l'université Jean-Monnet, les 270 soulignent avec force son rôle d'ascenseur social. "C'est un peu le match des territoires. On s'aperçoit peut-être enfin que les territoires ont une valeur d’ascenseur social. Je connais énormément de personnes qui sont devenues juriste, prof de lettre, avocat, médecin, qui ne le seraient pas devenues s'il n'y avait pas eu l'université de Saint-Etienne." 

Patrice Queneau se souvient de la ferveur des Stéphanois au moment de la création de la faculté il y a cinquante ans. "C'est un espoir par rapport à Saint-Étienne maltraité, qui a perdu sur le plan industriel tellement de choses il y a quelques décennies. Peut-être que c'est le rôle de ce groupe qui s'est formé de dire : mais attendez, cette université on veut la maintenir, on sait que vous travaillez dans le monde entier !" 

"On va jouer sur cette complémentarité avec un esprit d'innovation que je trouve tout à fait extraordinaire dans notre région." 

Les 270 signataires de l'appel estiment que la dissolution de l'université Jean Monnet dans cette nouvelle entité serait une grande perte pour l'attractivité du territoire ligérien. Alors Patrice Queneau a un message à passer avant le vote du conseil d'administration sur les status : "Saint-Étienne est une université d'excellence, pas de syndrome beauseigne s'il vous plaît ! Il faut travailler avec les autres structures mais dans des conditions qui soient la tête haute et sans cette prééminence d'une structure par rapport à une autre. Et qu'il y ait cette idée qu'on est là avec des compétences multiples, complémentaires et qu'on va jouer sur cette complémentarité avec un esprit d'innovation que je trouve tout à fait extraordinaire dans notre région." 

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