Villes inégales : les défis non résolus de l’espace urbain au XXIe siècle

Barres d'immeubles à La Courneuve (93) où la surmortalité à atteint +45% au cours du 1er semestre 2020/2018-2019 (en haut) / Banlieue pavillonnaire de Vaucresson (92), +15% de surmortalité (en bas) ©AFP - © Philippe LOPEZ via AFP / © Benjism89 via Wikicommons
Barres d'immeubles à La Courneuve (93) où la surmortalité à atteint +45% au cours du 1er semestre 2020/2018-2019 (en haut) / Banlieue pavillonnaire de Vaucresson (92), +15% de surmortalité (en bas) ©AFP - © Philippe LOPEZ via AFP / © Benjism89 via Wikicommons
Barres d'immeubles à La Courneuve (93) où la surmortalité à atteint +45% au cours du 1er semestre 2020/2018-2019 (en haut) / Banlieue pavillonnaire de Vaucresson (92), +15% de surmortalité (en bas) ©AFP - © Philippe LOPEZ via AFP / © Benjism89 via Wikicommons
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Les inégalités engendrées dans l'espace urbain font ce soir l'objet d'un entretien en direct avec Guy Burgel, géographe et urbaniste et Aurélie Sotura, économiste.

Avec
  • Aurélie Sotura Economiste de la PSE (Ecole d’économie de Paris) et chercheuse à la Banque de France.
  • Guy Burgel Professeur de géographie urbaine et d'urbanisme à l'Université de Paris-Nanterre.

Nous parlons ce soir de géographie urbaine, riche discipline qui recouvre aussi bien l’étude de l’organisation spatiale de la ville que celle des villes entre elles. Il est aussi bien question de paysages, d’urbanisme et d’architecture, de réseaux, d’aménagement que des rapports complexes entre les sociétés et les lieux qu’elles occupent, dans un monde qui devrait voir en 2050 près des trois quarts de sa population vivre (ou survivre !) dans les villes. Il y a bien des manières d’habiter la ville et parfois de très mauvaises. 

De tous temps, dans les villes, des riches et des pauvres ont cohabité. Qu’en est-il de la ville contemporaine soumise ces dernières décennies à des bouleversements sociologiques et démographiques de grande ampleur ? Quel est le niveau des inégalités spatiales dans les villes ? Peut-on le comparer à celui des territoires ?  Et quels choix privilégier pour les atténuer ? Les réponses sont complexes. « La grande ville métropole est à la fois plus égalitaire et plus inégalitaire. Un mystère fascinant et inquiétant », dit l’un de nos invités. Il est géographe. Et nous recevons avec lui une économiste, également attachée à ces thèmes.

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Avec Guy Burgel, professeur de géographie urbaine et d'urbanisme à l’université Paris-Nanterre, un maître de la discipline, fondateur du laboratoire de géographie urbaine et Aurélie Sotura, économiste, auteure d'une thèse à l'EHESS « Politiques du logement, inégalités territoriales et marchés de l’immobilier ».

Pour définir la ville, il y a quatre critères : le nombre d'habitants, l'agglomération, l'activité et le politique. S'il y a une crise c'est qu'il n'y a plus superposition entre ces différents territoires. Guy Burgel

On se concentre beaucoup sur la différence entre urbain et rural ou entre agglomérations, alors qu'en réalité, il faut davantage regarder ce qui se passe intra-ville. Aurélie Sotura 

Quand on a un manque de logements, démolir les grands ensembles, c'est une hérésie. On peut parfaitement réhabiliter les grands ensembles ; ce n'est pas la peine de les démolir et de les faire imploser. Il y a une véritable inventivité de la ville qui n'est pas forcément la ville des grands immeubles. Guy Burgel 

Ce qui est compliqué avec les politiques du logement, c'est que ce sont des politiques inflammables : il y a souvent de très bonnes intentions mais il y a très facilement des effets pervers. Quand on manque de logements et qu'on donne plus d'argent aux gens pour qu'ils puissent se loger, ça a des effets inflationnistes, et ça devient encore plus compliqué pour les personnes modestes de se loger. Aurélie Sotura 

Pour en savoir plus 

La page Wikipédia de Guy Burgel.

Les publications de Guy Burgel sur le site du journal Le Monde.

L'étude de Guy Burgel sur la surmortalité en Seine-Saint-Denis suite à l'épidémie de Covid-19, sur le site du journal Le Monde. 

La page et le CV d' Aurélie Sotura sur le site de l'Ecole d'Economie de Paris.

La tribune d' Aurélie Sotura publiée sur le site du Monde (5 mars 2020).

A propos du livre Paris et le désert français (1947) par Jean-François Gravier (cité dans l'émission) sur le site du journal Le Monde. 

Extraits sonores et lectures 

Archive de l'INA "La loi sur les logements sociaux" 

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Lecture : extrait de Regarde les lumières mon amour, par Annie Ernaux, journal des courses de l'auteur dans un hypermarché de Cergy-Pontoise.

Être né quelque part

Je suis née à Châtenay-Malabry. Ma famille est l'exemple typique de l'exode rural ; mes huit arrières-grands-parents venaient d'un département différent, il y en a même un qui venait d'Espagne et m'a donné son nom. Ensuite mes grands-parents ont convergé dans la région parisienne. Quand on y est née ça à un petit côté neutre ou fade donc généralement on ne s'en réclame pas et après on retrouve des lieux d'affection et moi ce sont les Hautes-Alpes, je m'y suis recrée un berceau familial. Aurélie Sotura 

Je ne crois pas à l'enracinement natif. Il y a quatre lieux qui m'ont formé en vint-quatre ans. Il y a le petit village du Bas-Dauphiné où enfant j'ai passé la Guerre. Il y a eu Bordeaux où j'ai grandi comme adolescent. Et puis, il y a eu, à 17 ans, le quartier Latin et très vite l'étranger :  Athènes, en Grèce, qui m'a formé comme personne. Guy Burgel

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