De la discrimination dans les quartiers populaires

N’en déplaise à certains, qui préfèrent par principe regarder la République telle qu’elle devrait être plutôt qu’en raison comme elle est, en France , aujourd’hui, les discriminations ethnoraciales apparaissent comme une réalité scientifique et même une réalité scientifique de très grande ampleur. Le fait est établi depuis au moins une dizaine d’années avec TeO1, la première édition de la grande enquête “Trajectoires et origines » de l’INED. Si cette réalité scientifique reste contestée dans son importance par nombre de ceux qui préfèrent mettre en avant des chimères dès lors qu’elles relèvent du « ressenti des citoyens », ce sont surtout les conséquences de ces discriminations qui demeurent méconnues. Les conséquences concrètes et quotidiennes pour les personnes qui en sont l’objet mais aussi les conséquences politiques, qui forment autant d’obstacles à la lutte contre lesdites discriminations. C’est cette double réalité que se sont donné à connaître un groupe de sociologues à travers une grande enquête collective menée sur des très nombreux terrains, en France mais aussi à l’étranger, pour pouvoir comparer. Trois d’entre eux, Julien Talpin, Anaïk Purenne et Sümbül Kaya sont cette semaine les invités de La Suite dans les Idées. Ils seront rejoint en seconde partie par Hugo Vitrani, curateur au Palais de Tokyo, à Paris, et auquel on doit l’organisation en septembre dernier de l’exposition « Jusqu’ici tout tout va bien », du collectif Kourtrajme.