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Alimentation : comment nourrir la population de façon durable ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Comment nourrir une population mondiale en hausse tout en réduisant l’impact carbone de la production agricole et en préservant la santé publique ? Face à ces nouveaux défis dans un contexte de réchauffement climatique, France Stratégie préconise notamment de faire évoluer les pratiques et les modes de production agricole.

Remis en septembre 2021, le rapport de France Stratégie pour une alimentation saine et durable avait été commandé par l’Assemblé nationale.

Ce rapport dresse tout d’abord un état des lieux du système alimentaire en France en relevant ses spécificités. Il évoque ensuite les résultats produits par les plans nationaux concernant en particulier les programmes de nutrition santé et pour l'alimentation. Enfin, ce rapport suggère des lignes directrices pour aller "vers un système alimentaire plus durable, fondé sur des régimes sains".

Un système alimentaire spécifique

D'après le rapport, le système alimentaire français résiste à une tendance mondiale à l’uniformisation de l’alimentation grâce à ses spécificités culturelles :

  • une diversité alimentaire plus marquée que dans la moyenne des pays et la persistance d’un mode de vie à la française empreint de traditions culinaires liées aux spécificités régionales ;
  • la structuration quotidienne de trois repas ;
  • la place de la restauration collective.

Cependant, il n’échappe pas à une tendance générale à une ultra-transformation de l’alimentation et à une consommation accrue de gras au détriment des glucides et des fibres, ce qui constitue un facteur de risques pour la santé.

Si l’agroalimentaire reste le premier secteur industriel français en termes de chiffres d’affaires et d’emplois, les rapporteurs relèvent cependant plusieurs symptômes de faiblesse structurelle :

  • le vieillissement et le recul de la population agricole (2% de l’emploi en France en 2016 contre 7,1% en 1982) ;
  • une concentration des exploitations au détriment des exploitations individuelles, entraînant une hausse du salariat, avec des niveaux de rémunération peu attractifs (1,3 fois le Smic pour la majorité des salariés) ;
  • une perte de compétitivité à l’échelle européenne et mondiale pour l’exportation de produits bruts, en constatant une prédominance à l’export des produits transformés (alcools, boissons non alcoolisées…) ;
  • une balance commerciale de la pêche lourdement déficitaire (24e rang mondial malgré le statut de deuxième puissance océanique mondiale) ;
  • des déficits croissants à l’export pour la viande bovine et les fruits et légumes.

Des perspectives pour les années à venir

En termes d’impact environnemental, les rapporteurs notent une "lente amélioration" selon certains indicateurs, mais l’agriculture reste fortement génératrice de gaz à effet de serre (19% des émissions) et de pollution liée à l’usage d’engrais et de pesticides. La question des usages de l’eau en agriculture devrait par ailleurs se faire de plus en plus pressante dans les années à venir. 

Selon les rapporteurs, la soutenabilité du système alimentaire français impliquera d'orienter l’agriculture vers des modes de production agroécologiques avec des changements dans les types d’alimentation, notamment, une substitution de la consommation de protéines animales au profit des protéines végétales.

Au vu des actions publiques menées (Programme national pour l'alimentation, Programme national nutrition santé avec l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score par exemple), le rapport préconise l’établissement de bonnes pratiques relatives à l‘élaboration, la mise en œuvre, l’évaluation et la prise en compte en continu des plans et leur inscription dans une stratégie de transition alimentaire de long terme.